court metrage #3
court metrage #3

Opération Courts Métrages #3

Ciné-concert / La Maison démontable
Accompagné au piano par Olivier Raffin

publié le 31/05/2021

 

La dernière Opération Courts Métrages du printemps 2021 proposée par Lycéens et apprentis au cinéma / Académie de Besançon offre aux enseignant.e.s d'accueillir le pianiste Olivier Raffin pour un ciné-concert au sein des lycées. 

Le film burlesque et muet La Maison démontable (One Week, Buster Keaton, 1920) est présenté par le musicien en amont de la séance, avec quelques indications préalables sur le rôle de la musique par rapport aux images.

La projection est ensuite accompagnée d'une composition originale et d'improvisations en direct par Olivier Raffin, suivie d'un échange avec les élèves (sur le processus de création, le cinéma muet...).

Le film La Maison démontable est projeté dans ce cadre grâce au Kinétoscope, plateforme de l'Agence du Court métrage qui permet de travailler à un niveau pédagogique autour de films courts. 

Retrouvez ci-après un article rédigé en mai 2021 par des élèves de 2nde Jolliot-Curie du Lycée Pergaud de Besançon, qui relatent leur expérience !

 

Le cinéma des Années 1920 au Lycée Pergaud !

Buster Keaton ? Ciné-concert ?

Il faut bien avouer que ce nom et ce concept étaient inconnus des jeunes lycéens de 15 ans que nous sommes…  avant que notre professeure de Français ne nous propose d’assister à une séance de La Maison démontable, jeudi 20 mai 2021 à 16h, dans l’amphithéâtre du lycée.

Alors, ce fut pour nous tous une belle découverte, que nous avons plaisir à évoquer ici :

Tout d’abord, nous tenons à remercier  Monsieur Olivier Raffin, pianiste, compositeur et interprète, qui avait choisi de nous montrer, pour commencer, l’intérêt de la mise en musique des images cinématographiques : il avait préparé un diaporama de quelques photogrammes extraits du film de Buster Keaton que nous allions voir ensuite et, par trois fois, il en a modifié le fond sonore : une musique Hollywoodienne, le générique du film Star Wars  et la musique de Benny Hill. Nous nous sommes aperçus alors avec évidence que la musique était essentielle pour donner sens aux images ! Elle guide les émotions du spectateur et l’influence indéniablement sur la tonalité de ce qui lui est montré : comique, dramatique, épique, romantique, film d’horreur…  le genre même du film est illustré par sa bande son !

Ensuite, parlons du film lui-même, La Maison démontable, tourné en 1920. C’est un film muet d’une vingtaine de minutes, avec quelques intertitres, et dont l’histoire est toute simple : un couple de jeunes mariés (Buster et Sybil) reçoit en héritage une maison à construire en kit ! Hélas, leur bonheur conjugal est contrecarré par un rival, le déménageur, qui s’est fait un malin plaisir d’intervertir l’ordre des caisses qui vont servir à bâtir ce futur nid d’amour ! Se succèdent alors tout une série de gags fondés essentiellement sur les comiques de situation et de répétition, souvent prévisibles, parfois très farfelus ou très travaillés comme la célèbre « double fausse piste » finale ! Le spectateur est ainsi embarqué dans une surenchère d’effets comiques, dans lesquels Buster Keaton, sans jamais être doublé même dans les situations les plus scabreuses, montre toute la mesure de son talent d’acteur burlesque ! Saluons, à ce propos, la qualité technique des prises de vue et de certains plans cinématographiques complexes à réaliser !

Enfin, il nous faut évoquer bien sûr ce qui a fait tout le charme de ce spectacle : la musique, composée par Olivier Raffin, qui l’a lui-même interprétée sur scène au piano, sans interruption, pendant que nous visionnions le film.  La difficulté de cette prestation réside dans le fait de faire coïncider les sons et les images, afin de mettre en évidence toutes les situations, qu’elles soient purement comiques comme une échelle qui tangue avec Buster Keaton à son sommet, la chute d’un plafond qui s’affaisse ou bien plus sentimentales comme la détresse amoureuse des deux fiancés qui doivent faire face à une succession de catastrophes autour de leur maison. Ce fut une vraie performance musicale, que nous avons applaudie très spontanément ! Cela nous a permis de nous rappeler combien il est agréable d’assister à un spectacle « vivant », ce que nous n’avions pas pu vivre  pendant tous ces mois de confinement…

Merci donc à Monsieur Raffin et à Monsieur Frelin, coordinateur de Lycéens et apprentis au cinéma aux 2 Scènes qui nous ont permis de découvrir ce qu’était le cinéma d’il y a tout juste 100 ans et qui nous ont donné envie, dès que nous le pourrons, de retourner dans les « salles obscures ».  Nous avons passé une heure très agréable en compagnie du pianiste talentueux qui nous a appris ce qu’était un ciné-concert et qui nous a redonné goût au 7e Art : oui,  la magie du cinéma a opéré ce jeudi après-midi au Lycée Pergaud !