Orchestre Victor Hugo
© Mylène Haas
Orchestre Victor Hugo
© Mylène Haas

Entretien avec Jean-François Verdier

Le directeur artistique et musical de l'Orchestre Victor Hugo
Propos recueillis par Mylène Haas

publié le 20/11/2024

Vous nous avez habitués à des programmations éclectiques, les grandes symphonies romantiques vont côtoyer du rock symphonique, des pièces contemporaines, et même un concerto pour quatuor. Est-ce important d’offrir une programmation variée ?

La musique symphonique est tellement changeante et diverse ! Nous devons mettre en valeur ses différents courants : notre terrain de jeu s'étend sur 350 ans de création (et sur le globe entier) : donc, hors de question de nous limiter dans les aventures que nous vous proposons.

Pour le concert Arc, pomme et contrebasse, deux concertos sont proposés : pour guitare et pour contrebasse. Est-ce important de mettre en avant des instruments qui ne font généralement pas partie de l’orchestre (la guitare) ou de faire découvrir des instruments souvent relégués en arrière-scène ?

Nous avons déjà joué des musiques avec cor des alpes, accordéon, marimba, ou encore harmonica... À chaque fois cela permet de découvrir l'univers d'un virtuose totalement passionné et désireux de partager son monde : il y a ainsi beaucoup de qualité, de surprise et d'originalité dans ces rencontres.

Comme pour la saison passée, on découvre la programmation d’un opéra : Le Barbier de Séville. Cela démontre une volonté de faire revivre l’opéra au Théâtre Ledoux ? On peut s’attendre à ce qu’un opéra soit programmé chaque année ?

Notre pétillante Scala di seta de ce printemps a été jouée huit fois dans de jolis théâtres de notre région et en Allemagne, à chaque fois avec un très grand succès ! L'opéra, c'est un film en direct, c'est donc très accessible à tous. Cette fois ci, nous montons le plus célèbre des Rossini, avec des numéros vocaux éclatants et une intrigue jubilatoire ! Oui, nous souhaitons continuer : l'opéra c'est magique.

Deux concerts sont dédiés à des compositeurs en particulier : Mahler et Wagner. S’agit-il de compositeurs que vous appréciez particulièrement ?

Certainement, mais c'est aussi l'avis de tous les musiciens : chez Mahler l'orchestre est à son sommet, chez Wagner on plonge dans un son envoûtant. Leurs langages sont fascinants, hypnotiques, chaque mesure transpire le génie.

Le Concert Tic Tac semble rendre hommage au savoir-faire horloger et au patrimoine de la région. Est-ce important pour vous ?

Les concerts du Nouvel an déjà sont sur la même thématique des horloges... Le temps c'est nous, c'est notre vie, notre espace, tout espoir se rapporte au temps. Haydn au 18e siècle et Adams au 21e sont face à ces questions. Adams reprend d’ailleurs Beethoven : c'est aussi du patrimoine. La musique nous unit, le temps nous unit, et le patrimoine commun aussi, à ce titre oui c’est important.

Comment choisissez-vous les artistes que vous avez invités ?

Toujours par coup de cœur, peu importent l'âge, la provenance, la notoriété à un instant T, ce que je reconnais est le talent (et les milliers d'heures d'effort nécessaires pour s'en servir) et l'envie de nous faire entrer dans leurs histoires. L'orchestre doit être fier de ses invités et le public aussi.

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