Traviata et nous

Si l’on connait La Traviata et l’histoire de Violetta, cette courtisane éperdument amoureuse qui sacrifie sa vie à son amour trop grand, que connaissons-nous vraiment de la fabrique de l’opéra ? Réponse en cinquante-deux minutes par le réalisateur Philippe Béziat qui a tourné les répétitions du chef-d’oeuvre de Verdi avec la soprano Nathalie Dessay, au festival d’Aix – en – Provence en 2011.

Traviata et nous n’est pas une captation de cette représentation mise en scène par Jean-François Sivadier, c’est une forme d’appropriation décomplexée du personnage de Violetta et de son mythe par un cinéaste dont la caméra devient l’instrument idéal pour saisir l’opéra en train de se créer sur le plateau et saisir les moments de jeu des artistes, à qui le metteur en scène a offert des «machines à jouer». Le mystère de la création est ainsi saisi au vol par la caméra lors des répétitions, du travail des choeurs, des musiciens et de Nathalie Dessay, qui est ici autant actrice que chanteuse. Cette approche documentaire de terrain fait partager cette construction de La Traviata qui nous touche en confrontant la pièce avec la réalité.