Tiger tiger burning bright

Et si l’accélération du monde nous avait tous transformés en danseurs ?

Avec leur dernière création, le chorégraphe Frank Micheletti et la Compagnie Kubilai Khan Investigations se penchent sur notre monde où tout va toujours plus vite. Une agitation qui atteint autant les sphères intimes que collectives, jusqu’à désynchroniser les individus. Il en découle un isolement, pouvant sembler paradoxal à l’heure où les concentrations urbaines n’ont jamais été aussi fortes. Tiger Tiger Burning Bright interroge les effets de cette accélération sur les corps, les âmes et les relations humaines.

On ne danse pas de la même façon au Mozambique qu’en Slovaquie, Hongrie, Suède ou encore au Japon. Mais en réunissant six danseurs – trois femmes et trois hommes – venant de ces horizons lointains, Frank Micheletti savait qu’il pourrait explorer cette tendance qui transcende aujourd’hui les cultures : l’accélération des rythmes de vie. Avec sa chorégraphie nerveuse et fulgurante – portée par une musique mixant électro et vacarme des rues de grandes mégalopoles – Tiger Tiger Burning Bright se penche sur l’impact de cette évolution sur les personnes et leurs relations. Ainsi, dans un temps toujours plus compressé, la fluidité des trajectoires corporelles est devenue une valeur refuge, nous transformant tous en danseurs de l’urgence au cœur de la ville. Pour en faire l’expérience, il suffit de s’être arrêté, quelques secondes, dans les couloirs d’un métro, le temps de chercher son chemin. Quand ils se produisent, les croisements débouchent, au mieux, sur l’indifférence, au pire sur des frictions. Dans ces conditions, quelles sont les chances pour une rencontre ?