Swan Lake

Elle est à l’origine de la danse jazz et du hip-hop et a influencé de nombreux styles, en jetant des ponts entre les continents. La danse africaine renverse aujourd’hui les processus d’emprunts et d’échanges entre la tradition et la création grâce à Dada Masilo, une jeune chorégraphe sud-africaine qui ne fait rien comme tout le monde en revisitant Le Lac des cygnes.

S’appropriant le répertoire classique européen et son ballet blanc le plus emblématique avec une troupe africaine en tutu qui prend la partition musicale de Tchaïkovski à bras-le-corps, Dada Masilo donne vite une envergure imprévue à sa pièce. Croisant la question des sexes, des genres et celle de l’homophobie dans un pays ravagé par le Sida, la chorégraphe mêle en virtuose les pointes et la danse contemporaine à de puissantes influences africaines. Ils sont douze sur scène pour donner à voir une danse jubilatoire, puissante et intelligente: une danse qui s’éloigne du conte de fées et qui s’accroche déjà à nos mémoires, en interrogeant avec humour la place qu’occupe l’Afrique dans notre imaginaire et l’image du ballet en Afrique, pour la génération née après les décolonisations et l’apartheid.