Sur le concept du visage du fils de Dieu
Roméo Castellucci
En collaboration avec le Centre dramatique national de Besançon Franche-Comté
Dans la vraie vie, il n'y a pas de happy end
Avec Romeo Castellucci, figure incontournable du théâtre d’aujourd’hui, l’image prend le pas sur le texte pour générer des tableaux abstraits et symboliques. C’est encore plus vrai dans cette pièce jouée devant le portrait géant d’un Christ qui sonde le regard de chaque spectateur. Dans ce jeu de miroir – c’est là un autre pilier du théâtre castelluccien –, le public est mis en scène pour mieux s’identifier aux personnages.
Le quotidien d’un père et de son fils se joue dans un salon. Le premier, saisi d’une crise d’incontinence, est lavé par le second. Tandis que le vieil homme est abandonné par sa dignité, le fils est traversé par des sentiments mêlés. Tout cela se déroule sous le visage du Christ, qui, par la puissance de son regard, illumine l’action et interroge le public en profondeur.
Loin de jeter un voile pudique sur la déchéance de la fin de vie, la réflexion de Romeo Castellucci a – comme toujours – une esthétique puissante, pour ne pas dire dérangeante. Avec le sort réservé au portrait du Christ, la pièce avait du reste suscité la polémique à sa création. En tout cas, elle propose une expérience forte, dont on ressort bousculé, peut-être même choqué ou en colère. Un événement à ne pas rater.
Générique
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