Salves
Maguy Marin - Compagnie Maguy Marin
Le principe de l’épuisement et du recommencement d’un processus en perpétuelle réécriture, Maguy Marin l’expérimente depuis May B, créé en 1981 d’après Samuel Beckett: les danseurs aux visages plâtrés et vêtus de chemises poussiéreuses y errent en rang serré et marchent à pas frottés en posant et reprenant leurs valises cabossées par la vie. Parce que les catastrophes imminentes n’empêchent pas la vie mais qu’«il y a urgence», Maguy Marin a poussé ce principe jusqu’à son paroxysme avec Salves pour organiser le chaos.
Salves est secoué par un vent de panique. On ne saura pas la raison d’être ensemble de ces sept danseurs plongés dans une semi-obscurité, une lampe torche à la main, qui surgissent et disparaissent avec des gestes fragiles, presque clandestins, «comme si toujours quelque chose pouvait renaître de l’obscurité». Apparitions flashées, images fragmentaires, explosions, bribes radiophoniques, tout concourt au cauchemar éveillé aussi dérisoire qu’absurde. On fuit, on met la table, une assiette se brise et il faut tout recommencer. On accroche un tableau qui ne tient pas, on recolle un vase, on s’écroule, on s’entraide, on passe à toute allure et la tension est à son comble jusqu’au banquet final et explosif, qui renouvelle le geste radical et critique de Maguy Marin qui dessine une fraternité.
Générique
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