L'aurore

Quand l'accordéon prête sa voix au cinéma muet

Sorti en 1927, L’Aurore de Friedrich Wilhelm Murnau était tout simplement considéré par François Truffaut comme « le meilleur film du monde ». Dans cette version ciné-concert, Pascal Contet en souligne l’intrigue, en improvisant à l’accordéon. Sous ses doigts, l’instrument souffle et semble donner une voix aux personnages de ce film muet.

Une femme fatale – venue de la grande ville – séduit un fermier et l’incite à tuer son épouse. Celui-ci s’y résout et tente de noyer sa compagne, avant de se raviser au dernier moment. De peur, la femme s’enfuit en ville. Son mari la suit. Dans cette Aurore, petit bijou en clair-obscur, il n’est pas impossible que l’on glisse, par moments, du drame à la comédie… Cette histoire, Pascal Contet la connaît sur le bout des doigts. Au rythme du film, il improvise ainsi à l’accordéon pour appuyer la beauté et la force du jeu expressif des acteurs. Sans jamais s’imposer, les notes accompagnent la narration pour en souligner les ressorts psychologiques ou comiques. Une interprétation sur le fil du rasoir, qui ne surprend pas venant d’un artiste ayant fait entrer l’accordéon dans l’histoire des Victoires de la Musique classique, avec une nomination de « Soliste Instrumental de l’année », en 2012.