Arno

« Human Incognito, c’est ma voix, des guitares, une basse et une batterie... Tu vois un peu le bazar ? » explique Arno à propos de son dernier album. Le Flamand à la voix rauque est en effet revenu à la musique organique de ses débuts. Il alterne blues, ballade et rock pour livrer des chansons à la fois enragées et fragiles. Lors de ses concerts incandescents, le poète surréaliste se métamorphose surtout en monstre de scène pour transporter le spectateur dans une ambiance furieuse et intimiste. La classe belge incarnée.

De son propre aveu, Arno fait des disques pour partir en tournée. Un stakhanovisme qui ne l’empêche pas de se réinventer à chaque album, depuis plus de quarante ans. Avec Human Incognito, il est remonté aux sources du blues-rock électrique. Celui qui s’est autoproclamé « chanteur de charme raté » y ouvre aussi des parenthèses plus douces. Entre trash et tendresse, Arno parle d'amour, de sexe, de rupture, de vieillesse, d'alcool. En concert, derrière la gouaille des anecdotes qui jaillissent entre deux morceaux, Arno c’est aussi des textes d’une beauté à fendre l’âme. Un artiste habité, à la fois touchant et exaltant.