Zoom Michel Gondry
Rêveur militant, nostalgique patenté, amoureux éternel : ses films — huit longs métrages, une dizaine de courts et plus de soixante-dix clips — esquissent de leur auteur un portrait à revers de l'époque. On sait Michel Gondry virtuose de l'image, enchanteur bouillonnant de mille idées en tête, capable d'imprimer sa patte sur tous les supports et tous les formats.
Il est tout cela assurément, mais pas seulement. À l'ombre d'une filmographie prestigieuse, entamée sous les arabesques scénaristiques de Charlie Kaufman (Human Nature, Eternal Sunshine of the Spotless Mind), puis continuée sous les dorures des studios hollywoodiens (The Green Hornet) ou français (l'Écume des jours, attendu pour avril 2013), Michel Gondry trace parallèlement une ligne plus ténue et surtout plus intime, qui passe par le documentaire (L'Épine dans le coeur) et trouve aujourd'hui, dans la roue d'un bus lancé à travers le Bronx (The We and the I), une forme d'aboutissement, une synthèse entre tous les styles de son brillant dessinateur.