film-celine-sciamma-portrait-de-la-jeune-fille-en-feu
Portrait de la jeune fille en feu
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Portrait de la jeune fille en feu

CÉLINE SCIAMMA – 2H, 2019
AVEC NOÉMIE MERLANT, ADÈLE HAENEL, LUÀNA BAJRAMI
PRIX DU SCÉNARIO – FESTIVAL DE CANNES 2019 MEILLEURE PHOTOGRAPHIE – CÉSAR 2020

1770. Marianne est peintre et doit réaliser le portrait de mariage d’Héloïse, une jeune femme qui vient de quitter le couvent. Héloïse résiste à son destin d’épouse en refusant de poser. Marianne va devoir la peindre en secret. Introduite auprès d’elle en tant que dame de compagnie, elle la regarde.

Un éblouissement. Céline Sciamma, déjà brillante avec ses trois premiers films (Naissance des pieuvres, Tomboy, Bande de filles) et ses scénarios pour d’autres (Ma vie de courgette de Claude Barras, Quand on a 17 ans d’André Téchiné), monte encore d’un cran, avec un récit d’une puissance dingue sur l’amour absolu. Inspirée des innombrables peintres femmes oubliées de l’Histoire, et particulièrement durant la seconde moitié du XVIIIe siècle, sa nouvelle création dynamite la reconstitution d’époque, pour mieux mettre à jour les aspirations d’êtres à la détermination chevillée au corps. Les corsets et les carcans explosent dans la France de 1770, où une portraitiste et son modèle nouent un lien intense, transcendé par la toile. Affûtée comme une flèche, la caméra perce les fioritures, et filme à l’os le désir invincible. Les étoffes, les crayons, les pinceaux, les pas, les parquets bruissent de nuances infinies, saisissant une illumination universelle : le coup de foudre.

Noémie Merlant, en observatrice diaphane, et Adèle Haenel, en sujet scruté aux aguets, irradient dans ce chef-d’œuvre puissamment singulier. Il y a du souffle dans la visée de Sciamma, et dans son geste artistique. De l’ampleur décuplée par son travail sur la retenue et la frustration. De la maestria dans sa science de la durée. Une croyance profonde dans son art et dans sa capacité de transmission. Transmission d’un passé enfoui et d’amours enfuies. Transmission d’un projet filmique où la collaboration est féconde. Réalisatrice, actrices, productrice, chef-opératrice, monteur, chef costumière, chef décorateur… Toutes les âmes impliquées offrent à l’aventure commune la maîtrise de leur métier respectif. 

C’est l’esprit et le cœur gonflés que l’on quitte ce grand moment sur le regard, le refus et la liberté, auréolé du Prix du scénario et de la Queer Palm au dernier Festival de Cannes. Il méritait la Palme d’or !

Olivier Pélisson, Bande à part

Petit Kursaal
Le 15 juillet
Le 15 juillet 2020 à 18h
Le 15 juillet 2020 à 20h30
de 2,50 à 5€