Louise Wimmer
Cyril Mennegun, 1h20, 2012
Après une séparation douloureuse, Louise Wimmer a laissé sa vie d’avant loin derrière elle. À la veille de ses cinquante ans, elle vit dans sa voiture et a pour seul but de trouver un appartement et de repartir de zéro. Armée de sa voiture et de la voix de Nina Simone, elle veut tout faire pour reconquérir sa vie.
Ce premier film en dit long sur la précarité d'aujourd'hui. Se laver où l'on peut, manger à l'œil à la cafétéria, siphonner de l'essence en plein milieu de la nuit quand les autres sont bien au chaud : autant d'humiliations et de systèmes D que Cyril Mennegun peint avec le détail juste, sans misérabilisme. Louise Wimmer est aussi un superbe portrait de femme mûre, abîmée (c'est rare dans le cinéma français), mais qui ne lâche pas. Grâce à une jolie scène où Louise « emprunte » une robe noire, des bijoux et du maquillage, on comprend la femme séduisante et aisée qu'elle a été. Aujourd'hui, il lui reste la dignité. Alors, elle encaisse, Louise. Avec, toujours, le blues de Nina Simone en fond sonore. Elle finira par s'en débarrasser, après une véritable scène de transe à laquelle Corinne Masiero donne toute sa force. Cette comédienne est une révélation, à la fois solide comme un roc et fissurée de partout. Quelle belle héroïne...
Guillemette Odicino, Télérama