Letters to max
ÉRIC BAUDELAIRE - 1H40, FRANCE, 2014
Au fil de la correspondance entre le cinéaste et son ami Max Gvinjia, ex- ministre des Affaires Étrangères d’Abkha- zie, s’égrène l’étrange histoire d’un état qui peine, depuis vingt ans, à obtenir sa reconnaissance juridique. L’invention d’une nation, avec ses joies et ses peines, s’écrit comme un songe politique : à la fois le labeur d’une vie de diplomate et le rêve halluciné d’un gouvernement fantoche. Qu’est-ce qu’un peuple ? Qu’est-ce qu’un État ? Comment construit-on son identité et à quel prix?
L’Abkhazie est un paradoxe: un pays au sens physique du terme, avec ses frontières, son gouvernement, son drapeau et sa langue, mais un état qui n’existe pas légalement puisque pendant près de vingt ans aucune autre nation ne l’a reconnu. L’Abkhazie existe donc sans exister. À ce titre, Letters to Max était un peu comme un clin d’œil à Alfred Jarry et à l’univers d’Ubu Roi dans lequel Maxim semble habiter. Puis le réel a été rattrapé par la fiction. Eric Baudelaire