Les Nuits de Cabiria

Cabiria, une jeune prostituée romaine, est une gentille fille, assez naïve. En dehors de ses clients, les hommes qu’elle rencontre font montre envers elle d’une grande cruauté. Avec une foi inébranlable, Cabiria ne désespère pas de voir tourner sa chance.

Comme sa grande sœur Gelsomina dans La Strada, Cabiria croit à la vie et au bonheur. Dans les faubourgs de Rome, la petite prostituée, bagarreuse et obstinée, tombe, se relève, s’accroche à ses rêves. Giulietta Masina, immense, reçoit le prix d’interprétation féminine à Cannes. Pour le parler populaire du scénario, Fellini fait appel à Pasolini (qui n’a pas encore tourné son premier film). Encore sous influence néoréaliste, le film, certainement le plus sombre mais aussi le plus émouvant du maître, se clôt par un final inoubliable : des musiciens jouant une aubade à l’orée d’un bois, le visage de Cabiria en larmes, la naissance d’un sourire. Cabiria a trouvé la grâce.
La Cinémathèque française