Les Ascensions de Werner Herzog
Courts métrages
Le réalisateur d'Aguirre, la colère de Dieu et Fitzcarraldo a tourné, il y a de nombreuses années, ces deux documentaires, restés inédits. On ne l'y voit jamais mais c'est pourtant lui, son tempérament et ses passions, qui en sont le vrai sujet. Dans La Soufrière, (...) aux images dignes d'une superproduction de science-fiction, Herzog semble le « dernier des hommes », prêt à faire face à la fin du monde avec sa caméra. (...)
Dans Gasherbrum, la montagne lumineuse, il s'approche cette fois de l'Himalaya, en compagnie de l'alpiniste Reinhold Messner. Un homme de défis en qui il se reconnaît. Tous deux évoquent le même idéal : marcher jusqu'au bout du monde. Exploit physique et visions métaphysiques se confondent. Lorsque Messner parle de son rapport aux formes des sommets, aux lignes des parois rocheuses, Herzog filme un possédé qui fait de la montagne une expérience esthétique, comme lui fait du cinéma un art qui repousse les limites. Une folie inquiétante passe dans ces documentaires. Mais aussi le frisson d'une confrontation au monde, exaltante.
Frédéric Strauss, Télérama