LE BATEAU-PHARE (THE LIGHTSHIP)
1H32, ÉTATS-UNIS, 1985
AVEC ROBERT DUVALL, KLAUS MARIA BRANDAUER, MICHAEL SKOLIMOWSKI
Inédit depuis 30 ans
Le Capitaine Miller récupère son fils adolescent, Alex, des mains de la police. De retour sur le Hatteras, un bateau-phare ancré au large des côtes de Virginie, l’équipage recueille trois hommes dérivant dans leur canot endommagé...
Le Bateau-phare reprend deux thèmes déjà magnifiquement explorés par le cinéaste : le lieu clos – comme dans Le Couteau dans l’eau de Polanski, dont il avait signé le scénario, ou dans Deep End – et les rapports de force : séduction éconduite dans le film cité ou Roi Dames Valets. Huis-clos viril, Le Bateau-phare évoque les plus grands Losey, tels Accident ou The Servant dans sa peinture sans concession de jeux du pouvoir masculin et de sa violence irrépressible. Dans ce film claustrophobe et tendu au cordeau, le réalisateur élimine l’horizon et donne peu à voir l’étendue de l’océan, multipliant au contraire les lieux confinés, les barrières, les couloirs. La ressemblance entre Klaus Maria Brandauer et Jerzy Skolimowski, doublée de celle de son fils renforce le trouble. Une fois de plus, le cinéaste montre combien il est passé maître dans l’art de distiller une tension à la fois sourde et paroxystique.
La bande-son épatante de Stanley Myers y contribue grandement. Xanaé Bove, Culturopoing