LA COMPLAINTE DU SENTIER (PATHER PANCHALI)
2H05, INDE, 1955
AVEC SUBIR BANERJEE, CHUNIBALA DEVI, RUNKI BANERJEE
Dans un petit village du Bengale, vers 1910, Apu, un garçon de 7 ans, vit pauvrement avec sa famille dans la maison ancestrale. Son père, se réfugiant dans ses ambitions littéraires, laisse sa famille s’enfoncer dans la misère. Apu va alors découvrir le monde, avec ses deuils et ses fêtes, ses joies et ses drames.
C’est une petite révolution qui se joue en Inde lorsque sort sur les écrans bengalis ce premier film d’un cinéaste voué à devenir grand, Satyajit Ray. Pather Panchali signe en effet la naissance d’un cinéma d’auteur, rompant avec les codes de l’industrie hindi dominante: tourné avec des acteurs pour la plupart amateurs, dans le décor ultra-réaliste d’un village bengali, sans chansons mais bercé par les circonvolutions du sitar de Ravi Shankar, le film raconte l’enfance du petit Apu et sa survie auprès d’une sœur espiègle, d’une mère Courage et d’un père absent. La grande réussite de Ray se trouve bien dans la façon dont il s’empare de ses influences néo-réalistes italiennes pour faire un film aux thématiques profondément indiennes. Pather Panchali amène aussi à vivre l’Inde telle qu’elle est : un pays à la culture millénaire, aux ambitions artistiques dignes de sa démesure et au cinéma riche de mille joyaux. Pather Panchali est de ceux-là.
Ophélie Wiel, Critikat