La bm du seigneur
1H25, FRANCE, 2010
avec frédéric dorkel, joseph dorkel, michaël dauber
Chez les Yéniches, communauté de gens du voyage, le respect des aînés et la ferveur religieuse côtoient indifféremment le vandalisme. Fred Dorkel est l’un d’entre eux: craint et estimé par les siens, il vit du vol de voitures. Une nuit, sa vie bascule: un ange lui apparaît. Pour Fred, c’est le signe d’une seconde chance qu’il doit saisir. Il décide de se ranger, mais ce choix va l’opposer à sa famille…
Certains films tiennent du funambulisme. Ce faisant, ils invitent les spectateurs à l’assouplissement, au délié, parfois au grand écart. Deuxième long métrage d’un vidéaste jusqu’alors inconnu dans le circuit cinématographique, La BM du Seigneur a ce culot. Pour donner un ordre d’idée, il fait entrer en collision Martin Scorsese (le genre, la confrontation au mal, la famille, la quête de rédemption) et Jean Rouch (la fiction documentée, la mise en scène partagée, la décolonisation de l’imaginaire). On reproche assez souvent au cinéma français de traverser dans les clous pour accueillir favorablement une telle embardée.
Jacques Mandelbaum, Le Monde