huit et demi
FEDERICO FELLINI - 2H20, ITALIE, 1963
AVEC MARCELLO MASTROIANNI, CLAUDIA CARDINALE, ANOUK AIMÉE
OSCAR DU MEILLEUR FILM ÉTRANGER EN 1964
Anselmi, réalisateur, ne parvient pas à terminer son film. Dans la station thermale où il s’est isolé, son épouse, sa maîtresse, ses amis, ses acteurs, ses collaborateurs et son producteur viennent lui rendre visite, pour qu’enfin soit réalisé ce film. Lui se réfugie dans de longs rêves… Entre rêve et réalité, Fellini met en scène ici sa propre angoisse face à la création.
Le cinéaste nous livre un brouillon foisonnant, bourré d’images, d’idées qui le résument et l’expliquent. Au lieu de faire un même film, Fellini a préféré décrire la difficulté d’être cinéaste, et la difficulté d’être, tout simplement. Pour cela, il a emprunté une forme qui me semble éblouissante. Pas une seule rature dans ce brouillon, pas une seule fausse note dans cette symphonie discordante. Une harmonie parfaite, fondée sur la dissonance. Un film merveilleux, à tous les sens du mot.
Gilbert Salachas, Télérama, 1963