Eau argentée, Syrie autoportrait
OUSSAMA MOHAMMAD, WIAM SIMA V BEDIRXAN - 1H43, SYRIE / FRANCE, 2014
«En Syrie, les Youtubeurs filment et meurent tous les jours. Tandis que d’autres tuent et filment. À Paris, je ne peux que filmer le ciel et monter ces images postées sur les réseaux sociaux, guidé par cet amour indéfectible de la Syrie. De cette tension entre ma distance, mon pays et la révolution est née une rencontre. Une jeune cinéaste kurde de Homs m’a «tchaté»: «Si ta caméra était ici à Homs, que filmerais-tu?» Le film est l’histoire de ce partage.
[…]
Si le cinéma est selon moi généralement l’affaire d’un seul point de vue, dans ce moment précis d’urgence et de guerre, utiliser ces images plurielles m’a semblé la manière la plus juste de raconter la tragédie syrienne. C’était comme si j’avais devant moi un puzzle, un corps et un pays – mon pays – réduits en pièces, que je devais rassembler pour créer une image unique. Non pas en suivant les règles académiques du cinéma, mais en rendant justice à la vie de ces gens qui, en même temps qu’ils se révoltaient – et parfois mouraient –, filmaient leur désir et leur espoir de liberté.»
Oussama Mohammad