Cinéma italien #1
Comédies italiennes
Dans l’euphorie de la reprise économique des années 60, la société italienne se transforme et les mœurs changent. Au cinéma, cela se traduit en particulier par la naissance d’une comédie d’un genre nouveau au ton inhabituel, mélange de comique, de mélancolie et de critique sociale: la comédie à l’italienne.
Selon Jean A. Gili, il s’agit de «la greffe du néoréalisme sur l’arbre de la comédie populaire» qui aboutit à un cinéma comique à la fois populaire et capable de se confronter aux problèmes sociaux de son temps. Tandis que Mario Monicelli lui donne ses lettres de noblesse dans le très beau Larmes de joie en 1960, Pietro Germi cultive son goût de l’exagération, de la caricature et du grotesque dans Divorce à l’italienne et pose un regard critique sur le tournant que prend l’Italie à cette époque. Dix ans plus tard, en 1971, Au nom du peuple italien de Dino Risi constate avec ironie l’état de délabrement d’un pays totalement aveuglé par le boom économique, la société de consommation, l’obsession de la croissance.
Marie-Pierre Lafargue