Intervention de JB Mettauer sur Le Dictateur
Intervention de JB Mettauer sur Le Dictateur
Intervention de JB Mettauer sur Le Dictateur
Intervention de JB Mettauer sur Le Dictateur

Traduire le cinéma

entretien avec le traducteur Jean-Baptiste Mettauer
Lycéens et apprentis au cinéma

publié le 18/07/2023

Jean-Baptiste Mettauer est traducteur de l’anglais et du coréen pour l’audiovisuel.
Il a rencontré plusieurs classes de lycées de l’Académie de Besançon dans le cadre du dispositif Lycéens et apprentis au cinéma – coordonné par Les 2 Scènes – autour du film Le Dictateur, de Charles Chaplin, à travers la question de la traduction et du sous-titrage du film.

En prolongement de ces interventions, nous vous proposons un entretien avec lui autour de son métier.

Quel a été votre parcours avant de devenir traducteur pour l’audiovisuel ?
J’ai suivi deux cursus, avec un M2 traduction audiovisuelle à Nanterre, et un M2 littérature l’INALCO (Institut National des Langues et Civilisations Orientales).

Qu’est-ce qui vous intéresse le plus dans ce métier ?
Je dirais la possibilité de donner vie à un texte source en français, sachant que c’est autant un travail d’écriture que de traduction : on n’est absolument pas dans la recréation à l’identique, mais dans une adaptation qui cherche à comprendre la substantifique moelle de l’original pour en retranscrire l’âme et le ton malgré les contraintes techniques de l’exercice. C’est donc presque une réécriture. À côté de ça, la pure traduction n’a pas la même saveur.

Quelles sont les étapes de votre travail pour réaliser les sous-titres d’un film ?
Il y a quatre étapes importantes.
Le repérage : découper et poser les sous-titres sur la bande rythmo en fonction du montage et de la structure de la phrase.
L’adaptation : la traduction en tant que telle, et l’adaptation pour se conformer aux normes de l’exercice.
La simulation : visionnage de programme avec ses sous-titres, et modifications éventuelles.
La relecture : comme son nom l’indique… il s’agit de relire la traduction.  

Quels logiciels utilisez-vous ?
J'utilise WinCAPS la plupart du temps, parfois des « logiciels maison » des clients.

Combien de temps prend la traduction d’une œuvre d’une heure trente ?
Dans des conditions normales, notamment tarifaires, une dizaine de jours.

Quelles sont les particularités de la traduction de l’anglais vers le français ?
L’anglais étant une langue très concise, la plus grosse difficulté, c’est d’en rendre la complexité malgré les contraintes de place, vu que le français prend beaucoup plus ses aises.

Et pour le coréen ?
Le coréen étant construit de façon totalement différente du français (structure agglutinante, verbe à la fin, etc.), la plus grosse difficulté, c’est essayer de ne pas trahir cet ordre (ce qui peut par exemple spoiler une révélation au mauvais moment si on construit la phrase à l’indo-européenne) pour conserver l’esprit de l’original. Il y a aussi de nombreuses subtilités de politesse qu’il faut essayer de rendre autant que possible en français, car elles sont centrales, tout en conservant le naturel du texte français.

Recevez toute l'actualité des 2 Scènes !

Spectacle, cinéma ou jeune public, inscrivez-vous à nos lettres d'informations pour ne plus rien rater.

Inscription