Kongo
Hadrien La Vapeur, Corto Vaclav – 1h10, France, 2019
À Brazzaville, un monde invisible régit le monde visible. L’apôtre Médard se démène pour guérir les malades victimes de mauvais sorts. Mais sa vie bascule lorsqu’on l’accuse publiquement de pratiquer la magie noire.
Kongo avec un « k » évoque le royaume séculaire de cette zone de l’Afrique Centrale, mis à bas par l’arrivée des colons portugais au XVIe siècle. Le temps a passé depuis, mais des forces immuables sont toujours à l’oeuvre. Avec un réel brio, les réalisateurs parviennent, scène après scène, à laisser l’invisible imprimer sa marque sur l’image, engageant derrière eux notre propre croyance, qui est aussi celle que nous avons dans un certain pouvoir magique du cinéma. Kongo déroule ainsi un formidable récit, constamment relancé par l’imprévisibilité d’un réel qui surpasse, par endroits, les meilleures de nos fictions. À travers le personnage de Médard, l’apôtre tourmenté, c’est aussi la résistance d’un pays aux puissances colonisatrices qui se manifeste, avec une sensibilité aux êtres et aux choses qui en fait tout le prix et la beauté. Kongo est un film d’aventure. Un film à suspens gouverné par les esprits.
Clément Schneider et Diego Governatori, cinéastes
→ Lundi 18 janvier suivi d’une discussion