Loin des hommes

David Oelhoffen - 1h50, France, 2015
AVEC VIGGO MORTENSEN, REDA KATEB, DJEMEL BAREK D’APRèS UNE NOUVELLE D’ALBERT CAMUS

Algérie, 1954. Alors que la rébellion gronde dans la vallée, deux hommes, que tout oppose, sont contraints de fuir à travers les crêtes de l’Atlas algérien.
Au cœur d’un hiver glacial, Daru, instituteur reclus, doit escorter Mohamed, un villageois accusé de meurtre. Poursuivis par des cavaliers réclamant la loi du sang et par des colons revanchards, les deux hommes se révoltent. Ensemble, ils vont lutter pour retrouver leur liberté.

Bien sûr, on est dans l’Algérie de 1954. Et des troubles que l’on devine encore diffus, loin dans les grandes villes, basculent dans un conflit qui restera longtemps une guerre sans nom.
Mais dès les premières secondes, tout, chez David Oelhoffen, rappelle les grands westerns de jadis: les grands espaces de l’Atlas évoquent les lieux déserts du vieil Ouest où, lorsqu’on s’y attend le moins, l’ombre de l’ennemi se reflète sur des rochers. Daru, l’instituteur humaniste (Viggo Mortensen) chargé, contre son gré, de livrer aux gendarmes un Arabe assassin, prend des airs de cow-boy héroïque, style John Wayne ou Kirk Douglas. Et lorsqu’il lui fait défendre son prisonnier contre les propres membres de sa tribu, le cinéaste a évidemment songé au Vent de la plaine, de John Huston, où Burt Lancaster refusait de rendre aux Indiens leur «sœur de sang», Audrey Hepburn...
Le film, c’est donc l’histoire de deux hommes qui, au sens propre pour Mohamed et figuré pour Daru, se redressent. Fidèle non à la lettre mais à l’esprit d’Albert Camus dont il adapte une nouvelle, L’Hôte, le cinéaste les amène, avec une rare délicatesse, jusqu’à un choix inévitable. Et il les laisse, leur dignité enfin acquise, aux portes de leur liberté.
Pierre Murat, Télérama

Le 25 août
Le 25 août 2015 à 20h30
1h50
de 2,50 à 5€