Fidelio, l'odysée d'Alice

Lucie Borteleau - 1H37, France, 2014
AVEC ARIANE LABED, MELVIL POUPAUD, ANDERS DANIELSEN

Alice, 30 ans, est marin. Elle laisse Félix, son homme, sur la terre ferme, et embarque comme mécanicienne sur un vieux cargo, le Fidelio. À bord, elle apprend qu’elle est là pour remplacer un homme qui vient de mourir et découvre que Gaël, son premier grand amour, commande le navire.

Des hommes qui vivent leur sexualité de façon libérée, multipliant les relations, bref, qui jouissent sans entraves, ça court les écrans de cinéma. Mais une héroïne qui fait tout comme eux, sans diagnostic de grave névrose ou châtiment final, juste pour le plaisir? C’est rarissime et c’est ce qui frappe d’emblée dans Fidelio, l’odyssée d’Alice, un premier film d’une maîtrise bluffante. S’y révèle un art consommé du récit, digne d’une vieille briscarde, ce que Lucie Borleteau, 34 ans, n’est évidemment pas. Son personnage, Alice, n’est pas ordinaire. Elle a choisi un métier majoritairement masculin: mécanicienne dans la marine marchande. Et elle a décidé d’avoir «plusieurs lignes de cœur», comme on dit joliment [...].
Lucie Borleteau a trouvé un ingrédient magique, une actrice d’une intrépidité sans limite: Ariane Labed, révélée par le film grec Attenberg. Sourire de reine, elle cache, derrière son apparente gracilité, une force indomptable. Sous sa surveillance, la salle des machines du vieux cargo devient une matière organique, la métaphore de ce cœur qui bat plus fort que tous les autres, de ce corps qui veut tout ressentir. Sa traversée est évidemment un transport amoureux. Comment ne pas avoir envie d’être à bord?
Aurélien Ferenczi, Télérama

Le 7 juillet
Le 7 juillet 2015 à 20h30
1h37
de 2,50 à 5€