ILO ILO

ANTHONY CHEN - 1H40, SINGAPOUR, 2013
AVEC YEO YANN YANN, CHEN TIAN WEN, ANGELI BAYANI

Singapour, Jiale, jeune garçon turbulent vit avec ses deux parents. Les rapports familiaux sont tendus et la mère, dépassée par son fils, décide d’embaucher Teresa, une jeune Philippine. Teresa est vite confrontée à l’indomptable Jiale, et la crise financière asiatique de 1997 commence à sévir dans toute la région...

Ce premier long métrage a été mis sous les projecteurs à Cannes grâce à la Caméra d’or, qui lui fut décernée par un jury que présidait Agnès Varda. Laquelle tint à peu près ce langage : habitués que nous sommes aux films ronflants comme des orchestres symphoniques, ne restons pas sourds à la petite musique du cinéma de chambre. Un juste conseil pour aborder Ilo Ilo, chronique familiale qui joue rarement une note plus haute que l’autre, et met la sourdine lorsque la partition des sentiments devient trop déchirante. Teresa, silencieuse et effacée, et le turbulent Jiale vont être comme chien et chat. Puis s’apprivoiser. Et même éprouver l’un pour l’autre la plus profonde tendresse. La plus secrète aussi. On la devine. Comme on comprend la sensibilité de l’enfant, un bon petit diable. Mais rien n’est dit, sauf par des regards, des gestes. Anthony Chen pousse très loin ce cinéma de la pudeur. On voit ainsi Teresa prendre peu à peu la place de la mère. Nul besoin de souligner que là est l’essentiel : c’est le paradoxe que défend ce film presque trop discret parfois, mais d’une parfaite délicatesse.
Frédéric Strauss, Télérama

Du 7 au 13 octobre
Le 7 octobre 2016 à 18h30
Le 12 octobre 2016 à 18h30
Le 13 octobre 2016 à 16h30
de 2,50 à 5€