Let's swing again !

Umlaut Big Band

publié le 05/04/2017

 

On a un peu tendance à l’oublier, mais quand le jazz est arrivé dans l’Europe des Années folles, il s’est autant imposé par les oreilles que par les pieds. Avec son rythme frénétique, les grandes envolées des cuivres, il entrait parfaitement en résonance avec l’esprit de danse et de fête qui régnait alors. En proposant un bal qui mêle énergie et interprétation virtuose, les quatorze musiciens d’Umlaut Big Band plongent les spectateurs dans lUa fièvre de ces nuits ardentes.

Umlaut Big Band s’autoproclame « orchestre de jazz dansant des années 1930 ». Mais cela n’empêche pas ses membres de compter parmi les musiciens les plus en pointe sur la scène actuelle des musiques contemporaines, jazz et improvisées. Individuellement, ce sont des monstres de virtuosité. Ensemble, ils forment une redoutable mécanique qui célèbre l’âge d’or du swing pour mieux rappeler que le jazz est une prodigieuse musique à danser.

Avec l’album Euro Swing, le big band s’est penché sur la période foisonnante de l’arrivée du jazz dans l’Europe de l’entre-deux-guerres. Exploration peu aisée s’il en est. Malgré la production massive d’enregistrements de l’époque, l’absence de démarche de conservation et la disparition de nombreuses partitions rendaient difficile l’accès à tout ce pan de l’histoire du jazz. Sous la direction de Pierre-Antoine Badaroux, les musiciens se sont donc attachés à un méticuleux travail de retranscription d’enregistrements d’alors.

Entre standards et pépites sorties de l’oubli, leur catalogue compte aujourd’hui plus d’une centaine de titres. Connaisseurs et profanes y entendront notamment des œuvres venues d’URSS, d’Espagne ou de Tchécoslovaquie. On reconnaîtra, entre autres, les morceaux du pianiste anglais Jack Hylton, du saxophoniste belge Fud Candrix ou encore du tromboniste lyonnais puis californien Léo Vauchant.

À la demande des 2 Scènes, les musiciens d’Umlaut Big Band ont puisé dans ce vaste répertoire les morceaux les plus tournés vers la danse. Sur scène, ils ont coutume de les interpréter avec une fougue et une passion communicatives. Une euphorie d’autant plus contagieuse que leur musique est livrée sans système d’amplification. Face à cette force organique, ce n’est généralement qu’une question de minutes avant que le public ne migre vers le parquet. Danseurs dégingandés ou amateurs de jazz bien ficelé, il est encore temps de réviser vos pas de jive, de charleston, de lindy-hop ou de be-bop !