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RAN

2H42, JAPON, 1985
AVEC TATSUYA NAKADAI, PETER, AKIRA TERAO

Arrivé au seuil de la vieillesse, le seigneur Hidetora décide de partager ses biens entre ses trois fils. Le plus jeune s’oppose à cette décision paternelle et se voit banni à jamais. Mais bientôt ses frères se livrent à une guerre sans merci, puis s’unissent pour combattre leur propre père: c’est un vieillard fou de douleur et désespéré, qui restera seul, en compagnie de son bouffon, dans les ruines fumantes de son domaine.

Le projet, l'un des plus ambitieux du réalisateur, glisse de la fresque médiévale à la tragédie shakespearienne via une adaptation exemplaire du Roi Lear. Kurosawa transforme les filles de la pièce en fils, développe des thèmes seulement esquissés par le dramaturge anglais (notamment la responsabilité du vieux monarque dans la folie auto-destructrice de ses enfants), fusionne certains personnages secondaires et en imagine d'autres, saisissants. Les pentes du mont Fuji deviennent la scène d'un théâtre de bruit et de fureur, où les passions humaines conduisent inexorablement à la désolation. Les cadavres criblés de flèches s'entassent, un amputé tient son bras coupé avec sa main valide, les servantes se poignardent par fidélité envers leur seigneur et maître déchu (Tatsuya Nakadai, dont le jeu réussit la synthèse du réalisme occidental et de la stylisation du théâtre nô). Kurosawa organise ce chaos (ran, en japonais) en peintre du clair-obscur et du rouge sang qui connaît son Caravage et son Paolo Uccello sur le bout du pinceau. Et le spectacle de l'horreur devient œuvre d'art.
Samuel Douhaire, Télérama

Du 19 au 22 juin
Le 19 juin 2016 à 20h
Le 22 juin 2016 à 18h30
de 2,50 à 5€