Phantom boy

Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli - 1h25, France, 2015

Après Une Vie de Chat, le duo d’animateurs signe une nouvelle intrigue brillante ! New York, un mystérieux homme défiguré blesse Alex, un inspecteur de police lancé à ses trousses. Immobilisé à l’hôpital, Alex fait la rencontre de Léo, un garçon de onze ans qui possède la faculté de sortir de son corps. Grâce aux pouvoirs extraordinaires de l’enfant, Alex reprend son enquête.

Phantom Boy raconte deux histoires. La plus évidente est celle du polar, née de la rencontre heureuse entre un univers graphique très coloré, dont les décors ont des perspectives irréelles et les héros des profils à la Modigliani, et un travail passionné de la référence : courses-poursuites haletantes, grand méchant en costume à la voix caverneuse (Jean-Pierre Marielle), guirlande grand-guignolesque de sous-fifres incompétents. Avec Phantom Boy, Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli ont quitté Paris (Une Vie de chat) pour New York, travaillée à partir de photos et superbement réinventée au fil des envolées fantomatiques de Léo. Les écrans géants sur les gratte-ciel demeurent, les lignes droites se courbent, les couleurs changent, les buildings semblent s’étirer encore pour renforcer le vertige d’un paysage vertical où seule la silhouette allongée de l’enfant qui plane suggère un horizon. L’autre histoire se trouve aux antipodes du polar et des justiciers atypiques qui peuplent les comics américains : dans l’ordinaire douloureux de la maladie, où la part non fantomatique de Léo reste bloquée avec sa famille. (...) Et si l’on retient son souffle à le suivre virevoltant entre les buildings, ce n’est pas seulement parce que le rythme fou du polar nous tient, mais parce que la vie d’un enfant est suspendue à ce trait dessiné. Noémie Luciani, Le Monde.

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