JACK
EDWARD BERGER - 1H43, ALLEMAGNE, 2015
AVEC IVO PIETZCKER, GEORG ARMS, LUISE HEYER
Fonceur, tenace et plein de ressources, Jack, dix ans à peine, est déjà seul responsable de sa famille: son petit frère Manuel et leur mère célibataire aimante, mais totalement immature, qui travaille la journée et fait la fête la nuit.
On croyait avoir tout vu, tout vécu, tout ressenti sur l’enfance nue, les familles monoparentales, les parents irresponsables, le sacrifice des innocents. Pialat, Dardenne, Truffaut, Rossellini, Kore-eda étaient passés par là. Et puis miracle, voilà que déboule sans prévenir ce film allemand qui renouvelle le genre avec force. Au cœur de ce film convulsif filmé à hauteur d’enfant, l’amour inconditionnel que voue un gamin à sa mère. Deux jours et deux nuits durant, caméra soudée à la quête de ce petit gars qui fugue de « son » foyer et trouve porte close. Une course éperdue dans le Berlin rock’n’roll, où zone la maman certes aimante mais trop jeune pour supporter la charge de deux gamins. Rendons grâce à une mise en scène décharnée, sans concession, que l’on qualifierait presque de clinique si elle n’était pas tellement humanisée par l’intense présence d’Ivo Pietzcker, les yeux grands ouverts sur ce monde sans pitié qui est le nôtre. Insufflant à son personnage une vitalité digne de celle dont Émilie Dequenne gratifiait Rosetta.
La voix du Nord