Candelaria

JHONNY HENDRIX HINESTROZA - 1H30, COLOMBIE, CUBA, 2018
AVEC VERONICA LYNN, ALDEN KNIGHT, PHILIPP HOCHMAIR

La Havane, 1995. Au plus fort de l’embargo américain, les Cubains traversent une crise économique sans précédent. Parmi eux, Candelaria et Victor Hugo, 150 ans à eux deux, vivent de bric et de broc jusqu’au jour où Candelaria rentre à la maison avec une caméra, petite trouvaille qui pourrait bien raviver la passion de leur jeunesse…

En dépit de l’espièglerie qui caractérise les deux personnages principaux, une subtile mélancolie plane de bout en bout sur le film de Jhonny Hendrix Hinestroza. On pourrait soupçonner le résultat de jouer un peu facilement la carte de la nostalgie en ancrant son action dans un pays prisonnier d’une dictature construite sur une utopie politique. Mais il serait dommage de voir de la complaisance dans l’attendrissement que suscite ce couple compte tenu des innombrables chemins de traverse que le film emprunte, de sa capacité à inscrire la progression narrative dans une temporalité qui fluctue entre inscription dans le présent et l’évocation d’un avenir proche où le passé ne sera plus. Alors que l’immixtion d’une caméra dans la vie quotidienne du couple aurait pu faire sombrer le propos dans un fantasme d’embaumement (enregistrer les derniers instants d’une vie heureuse, offrir l’immortalité à l’être aimé), Candelaria fait au contraire de ce petit objet a priori anodin le médiateur d’un désir sans cesse renouvelé. Toutes les contraintes matérielles deviennent alors prétexte à soutenir le désir du couple de se mettre en scène dans ce nouveau chapitre de leur existence.
Clément Graminiès, Critikat

Du 28 au 29 novembre
Le 28 novembre 2018 à 18h30
Le 29 novembre 2018 à 20h30
de 2,50 à 5€